Journal #002

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Nous sommes le 11 novembre et je retrouve l’envie, la pulsion du journal. J’y pense depuis plusieurs jours. Le plus difficile n’est cependant pas de trouver l’envie, mais la force. Ça fait une bonne dizaine de jours que je me traîne les précurseurs de mes crises de panique. Je tiens grâce à quelques trucs que j’ai appris d’un psychologue il y a quelques années (auto-hypnose). Mais l’anxiété est bien installée. Elle muselle mon corps, le serre entre deux mâchoires invisibles. Je n’ai qu’une chose à faire : attendre. C’est un peu comme être dans un bateau en train de couler, et d’écoper en attendant qu’il atteigne la rive. Seulement il fait nuit et la rive, on ne la voit pas. Je l’atteindrai peut-être demain, peut-être dans un mois. On verra.

Mais faut dire qu’il y a de quoi. Je suis entré dans une grosse phase d’abattement. Je me suis rapproché de l’association "Films en Bretagne" il y a deux ans pour tenter de me faire connaître, faire connaître mon travail. Ça avance doucement, on commence à savoir qui je suis. Malgré quelques échanges, quelques belles rencontres (certains s’y reconnaîtront, je l’espère) ça ne m’a permis aucun projet, mais gracieusement. Je m’y prends sans doute mal. Je n’ai pas l’intention d’abandonner, mais le tentation de la résignation pointe quand même progressivement son nez. Me concentrer sur mes projets, et seulement eux. Peut-être que ce n’était pas le moment. Ce n’est pas étranger à mon anxiété galopante. Il n’y pas que ça, mais c’est bien aussi de se concentrer sur des choses positives.

J’ai vu Kaamelott trois fois au cinéma. Je suis fasciné par ce film. Je ne m’étends pas dessus, j’ai prévu d’en faire une vidéo (même si entre mes projets et leur réalisation il y a parfois un monde...) Ce film est sans doute précisément le film que je rêvais de voir au cinéma. Ça faisait longtemps qu’un film ne m’avait pas autant happé. Je trouve regrettable l’acharnement négatif dont il est victime sur YouTube. J’espère que cela n’aura pas d’impact sur la seconde partie et qu’Astier ne trahira pas la direction prise par le premier.

Découvert la musique grecque début novembre. Un stage animé par Violette Boulanger. Passionnant. L’usage des notes non tempérées est jouissif. Beaucoup à en apprendre. Nul doute que cela intégrera mon vocabulaire musicale pour les années à venir. J’étais le seul flûtiste. C’est rare. L’animatrice, elle-même, n’avait jamais croisé ce type d’instrument (flûte traversière en bois). Ça s’est pourtant déroulé en Bretagne, dans un lieu où sont passés des dizaines de flûtistes. J’ai trouvé ça positif, ça ouvre des horizons.

Reçu le stabilisateur, que je n’ai pas encore eu le temps d’utiliser en contexte, faute de temps. Le mois de novembre est chargé (ce qui a évidement une incidence sur mes angoisses du moment). Dans tous les cas, l’outil est agréable à utiliser. C’était indispensable pour la littératube et me console un peu dans la direction que je pourrais avoir à prendre et où j’accepterais, enfin, que mes seules activités musicales rémunérées seront la scène (à faible dose tant on peine à organiser des répétitions) et mes activités youtubesques via Patreon. Pour Patreon, je devrais peut-être un peu moins hésiter et l’investir pleinement. Il est peut-être là mon problème : par peur, je n’investis pas pleinement ce qui est important, ça reste trop branlant pour devenir audible.

Cet après-midi, je tenterai de renouer avec mes célèbres PAL. Si le temps le permet.